Retrouverai-je un jour de mon petit village,
La jolie tour de pierre qui marquait son entrée
Et la route pavée, usée par les passages,
Des charrettes chargées et des chevaux de trait ?
La route s’arrêtait sur la petite place,
Où l’eau de la fontaine arrosait la margelle ;
Des chemins forestiers dont on voyait la trace
Partaient tous, sinueux, dans ma montagne belle !
Des senteurs de fumée sortaient des cheminées
Et des odeurs de soupe arrivaient aux narines ;
En suivant les sentiers où seul je cheminais,
Je me trouvais souvent me léchant les babines !
Je revois le lavoir où les filles chantaient,
Leurs rires se mêlant aux gargouillis de l’eau ;
Elles venaient aussi, au plus chaud de l’été
Les jupes retroussées, se rafraîchir la peau !
Je n’oublierai jamais de la petite église,
Son beau tympan caché derrière l'orgue Wetzel
Et ses vieux bancs de bois où les âmes assises
Se recueillaient ensemble le regard vers l'autel
Lorsque je grimpais sur des rochers escarpés,
Je découvrais de haut mon tout petit village ;
J'étais un géant pour ces maisons de poupées
Qui dominait, charmé, ce joli paysage !
Bordé de vignes et de fraises des bois ;
Tapissé par des fleurs décorant ses herbages,
Il formait un tableau me mettant en émoi :
Il était si joli mon tout petit village !
Il me semblait vraiment qu’en étendant les doigts
Je pouvais le saisir en entier dans la main,
Pour le mettre au soleil, que le monde le voit
Comme un diamant caché, sorti de son écrin !
Tous ces moments heureux, tous ces beaux souvenirs
M’ont fait garder de lui mes plus belles images.
Aussi toute ma vie, je pourrai toujours dire :
« Je n’oublierai jamais mon tout petit village ! »
Ch.Jung
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